Plan intégré à long terme sur les déplacements interprovinciaux dans la capitale fédérale : MOBI-O se prononce
Dans le cadre des consultations publiques menées par la Commission de la capitale nationale sur la version préliminaire du Plan intégré à long terme sur les déplacements interprovinciaux dans la région de la capitale nationale qui se sont terminées la semaine dernière, MOBI-O a déposé un avis et des propositions. Saluant le processus mené par la CCN pour la planification des déplacements dans la région, MOBI-O souligne plusieurs conclusions positives du plan concernant la gestion de la demande en transport pour Gatineau-Ottawa.
Le plan présenté par la CCN établit clairement qu’il est possible de répondre à la croissance de la demande en transport en faisant une meilleure utilisation des liens interprovinciaux existants. Cela est possible en s’appuyant sur une amélioration substantielle des moyens pour favoriser la mobilité durable et en gérant la demande en transport. Ces constats permettent de conclure qu’un nouveau lien routier n’est pas nécessaire pour répondre aux besoins de déplacements interprovinciaux et que l’ajout de capacité routière ne fera qu’empirer la situation.
« Nous sommes soulagés de constater que l’analyse intègre l’effet de la demande induite, soit que l’ajout de capacité routière augmente la congestion automobile plutôt que de la réduire. Il s’agit d’un changement majeur dans l’analyse des besoins de déplacements et de la demande en transport. On reconnaît ce que la science et l’expérience nous dicte et on met la table à des solutions durables et novatrices. Ce constat confirme également l’erreur majeure que ferait le gouvernement fédéral en investissant dans un nouveau lien routier entre Gatineau et Ottawa comme « solution » pour régler la congestion routière », a affirmé Patrick Robert-Meunier, directeur général chez MOBI-O.
Conséquemment, dans ses recommandations, MOBI-O propose de rejeter clairement la construction d’un sixième lien comme « solution » pour l’amélioration des déplacements interprovinciaux. Plutôt qu’un nouveau lien routier, MOBI-O recommande plutôt l’implantation graduelle, mais à court terme, de mesures plus robustes de gestion de la demande en transport qui réduisent l’attrait de l’automobile et qui augmentent l’attrait de la mobilité durable. Selon le directeur général de MOBI-O, Patrick Robert-Meunier, les mesures éprouvées par la science et l’expérience pour réduire la congestion sont : réduire la capacité routière sur les liens interprovinciaux au profit de la mobilité durable, un programme d’achat de laissez-passer de transport en commun par les grands employeurs, en premier lieu le gouvernement fédéral, et envisager un projet-pilote pour une tarification de la congestion.
« C’est encore difficile pour plusieurs de le reconnaître, mais ce qui fonctionne pour réduire la congestion routière, c’est de diminuer l’attrait de la voiture. Si on ne fait pas ça, on va continuer à encourager l’auto solo et les gens vont continuer d’être pris dans la circulation. Les seules solutions qui fonctionnent sont des mesures fortes pour changer les habitudes de transport », a expliqué Patrick Robert-Meunier
M. Robert-Meunier a toutefois expliqué que l’implantation de mesures pour décourager l’auto solo doivent s’accompagner d’investissements importants pour encourager l’utilisation des modes de transport durable comme le transport collectif, le transport actif et le covoiturage. Des investissements dans les autres modes de transport (tramway, autobus, réseau cyclable utilitaire et outils de covoiturage) sont cruciaux pour favoriser le succès des mesures de restrictions. C’est le principe de la carotte et du bâton.
Dans son avis, MOBI-O fait également d’autres propositions pour assurer le succès du plan de la CCN, comme l’inclusion des déplacements hors pointe dans les mesures préconisées, une répartition plus équitable des pôles d’emplois fédéraux de part et d’autre de la rivière des Outaouais, l’adoption de plan de gestion de déplacements pour les grands employeurs. MOBI-O recommande également d’éviter les « fausses bonnes idées » comme permettre aux véhicules électriques de rouler sur les voies réservées ou ajouter des stationnements incitatifs le long des pistes cyclables.
Pour accéder à l’avis déposé et au détail des propositions faites par MOBI-O, cliquez ici.